Les MiniGoose (13.5 m²) et BabyGoose (10.5 m²) sont des mini-voiles performantes inspirées du modèle de leur grande sœur, la Goose Mk3, une aile typée cross pour pilotes aguérris.
Elles font partie de la gamme dite « Turbo Soaring » , comprenez : soaring par vent fort !
Une version plus polyvalente et accessible existe aussi en 16.5 et permet de commencer à voler dans des conditions à peine fortes pour les parapentes traditionnels.
Une gamme qui est donc principalement destinée au soaring par vent soutenu à très fort.
Nous avons eu la chance de tester les Mini et Baby en speed flying et soaring de montagne.
La conception
Les élévateurs sont, comme tout ceux de la gamme LC (Little Cloud), de bonnes qualité et finition. Ils sont équipés de trims et accélérateur, ce qui est très pratique pour le soaring, qu’il soit laminaire ou turbulent.
Un bouton pression, standard chez LC, permet de connecter les élévateurs entre eux lors du rangement, facilitant le démêlage et permettant de connecter l’aile au pilote par vent fort sans tour d’élévateur, avant même d’avoir re-déplié l’aile.
On remarquera la présence d’un kit oreilles comme sur les parapentes. Même si cela peut paraître fou ou ridicule, si le vent forcit au point que vous souhaitiez descendre vous poser, vous serez probablement ravi de pouvoir faire les oreilles.
Les suspentes sont gainées en partie basse, dégainées et en dyneema sur la partie haute.
Il faudra donc soigner votre démêlage pour ne pas partir avec une clef. Sur une aile de 10.5m2, cela pourrait avoir de graves conséquences.
Néanmoins, le suspentage est assez épuré, comme souvent chez LC, et le démêlage reste simple et facile.
Le tissu utilisé est l’incontournable Dokdo haute qualité, qui a fait ses preuve chez la marque depuis ses débuts.


La voûte du profil est très marquée, et l’aile attire l’œil tel un ovni dans le ciel.
Cette forme très bombée permet de conserver un taux de chute très modéré en virage, et donc de bonnes performances, qu’il manque quelques km/h de vent, que vous voliez sur un petit relief où le moindre virage plongeant vous amènera au sol, ou encore pour exploiter un thermique sous les yeux ébahis des parapentistes.
L’allongement de 5.3, ainsi que les 61 cellules, sont impressionnants ! Étalée sur un déco parmi d’autres voiles, on remarque à peine la petite taille de l’aile.
On a vraiment l’impression d’avoir une aile de cross, mais de 10 m²…
Le poids est, comme souvent chez LC, très honorable, créant un bon compromis poids/robustesse. Mais le nombre important de cellules nécessite évidemment plus de tissu, donc davantage de poids et un volume plié plus important qu’une Spiruline EZ par exemple.




















Le Comportement
La Mini et la Baby ont des comportements assez proches, même si la Mini est bien évidemment plus accessible que la Baby.
Par vent fort, l’aile est faite pour ne pas monter sans sollicitation du pilote, ce qui est très rassurant et sécurisant. Une action en douceur sur les A et elle monte bien, sans trop vouloir dépasser. Ne bridez pas trop la montée de l’aile aux frein, et laissez la venir jusqu’au zénith.
Avec l’allongement, on a une tendance des bouts d’ailes à cravater, mais rien de bien méchant.
Sans vent, il faudra bien assister l’aile aux élévateurs avant pour l’aider à monter. Comme il est conseillé sur les voiles LC, les mains à 10h10 verrouillées aux épaules permettent une montée propre et efficace. Il est aussi préférable d’étaler l’aile en arc de cercle pour permettre à la voile bien se gonfler depuis le centre jusqu’aux extrémités.
La prise en charge est très bonne et très rapide, elle nécessite bien sur une prise de vitesse sans timidité mais même la Baby prends très vite en charge pour ses 10.5 m²
La finesse est incroyable, l’aile plane comme un parapente avec une vitesse impressionnante.
Elle réagit immédiatement à l’aérologie et monte dans le moindre petit thermique en transmettant bien, de façon vive mais sans ampleur. Avec une bonne expérience en thermique et une bonne maîtrise de cette voile, on peut espérer se faire plaisir lors de vols sur site en conditions thermiques bien établies (pour pilotes très confirmés bien sûr !).
Le roulis est surpuissant et nerveux, que ce soit à la sellette ou à la commande, l’aile est hyper réactive sur cet axe, et il faudra y aller doucement au début pour bien l’assimiler. Il n’est pas malsain ni ingérable pour autant, et une fois qu’on l’a intégré, on peut s’en donner à cœur joie.
Le pilotage aux élévateurs arrières, qu’on soit trimé ou détrimé, est précis et efficace. Il permet aussi de doser le roulis et d’éviter le surpilotage lorsqu’on vole près du sol.
Le pilotage aux arrières est un peu plus physique qu’aux freins.

Les tonneaux tournent avec une facilité déconcertante une fois qu’on a initié un léger roulis.
Ils sont beaux, n’ont pas tendance à visser vers le sol, et on y perd peu de hauteur.
Si on y va un peu fort pour envoyer le tonneau sur la Baby, il se transforme vite en double tonneau de lui-même tant l’inertie est forte. Pensez donc à garder de la marge !
Détrimée, l’aile gagne en piqué et le jeu au sol en est facilité.
Il faudra privilégier un pilotage doux à la sellette et aux arrières pour voler très près du sol.
Le plané reste quand même énorme et le vol de proximité se fera de préférence sur des pentes de douces.
Attention aux fortes envoyades avec les commandes : le roulis prend très vite de l’ampleur et la voile se retrouve rapidement sous le pilote. Le bout d’aile intérieur a alors tendance à fermer (surtout détrimé), et en réponse, l’extérieur aussi, ce qui n’est pas une mauvaise chose car cela équilibre la voilure. C’est tout de même impressionnant et peu rassurant, mais sans danger, car la fermeture ne s’étend pas sur le reste de la voile. Cela revient à faire les oreilles.
Mais si on vole très près du sol, le taux de chute est alors plus grand et on risque de perdre plus d’altitude que prévu, donc méfiance.
Les basses vitesses sont assez bonnes, avec un débattement aux commandes bien plus long qu’il n’y paraît au premier abord.
Le point de décrochage est parfois difficile à identifier au début, et il ne prévient pas toujours. Donc allez-y progressivement pour les reposes au déco en soaring.
Le posé sans vent se fait relativement bien, prévoyez une très longue finale droite et faites attention au roulis. Même avec un beau flair et un bel arrondi profond, on arrive encore un peu vite (surtout avec la Baby), et il faudra prévoir quelques pas de course.
On pose presque mieux détrimé ou à mi-trims, mais sans grosse envoyade tardive pour ne pas ressourcer. Un grand atterrissage sera préférable, car le flair est interminable. Il faudra bien dissiper l’énergie jusqu’au bout et enfoncer les commandes sur la fin pour bien finir l’arrondi.

Le soaring
Bien qu’étant très polyvalentes pour des pilotes expérimentés voire experts, le soaring est quand même le domaine de prédilection de ces petites Goose. Elles offrent une plage de vent exploitable vraiment intéressante, et leur rendement permet de voler dans du vent soutenu, sur des petit reliefs à faible rendement ; là où d’autres mini-voiles au taux de chute plus important ne réussiraient pas.
Malgré l’impressionnant allongement et la réactivité de ces machines, elles s’avèrent plus sécurisantes qu’il n’y paraît, et les réactions ne sont finalement pas plus exagérées que leur grandes sœurs, ou que d’autres ailes performantes de plus grande surface.
On préfèrera tout de même voler dans du vent laminaire de bord de mer plutôt que du vent turbulent et rafaleux de montagne, mais comme avec la plupart des ailes finalement.
Comportement
Domaines
On aime
- Précision et réactivité
- Performance
- Caractère
On aime moins
- Tendance des bouts d’ailes à la fermeture
- Suspentes hautes dégainées
- Prix
L'essai en vidéo :
Vidéo de Little Cloud sur la Baby-Goose :
