Swing Mirage RS

Swing Mirage RS

La Mirage RS est la deuxième version de la Mirage, l’aile de speedflying de chez Swing, sortie en 2013.

Contrairement aux Spitfire 1 et 2 qui sont destinées au speedriding et occasionnellement au speedflying (à pied), la Mirage RS a été conçue avant tout pour le speedflying, même si elle garde de bonnes aptitudes en speedriding pour des pilotes expérimentés.

Elle se décline en 8(pro) – 8.5 – 9.5 – 11.5 – 13.5 et 15.5m2

Nous avons testé les 8.5, 9.5 et 11.5.


La conception

Les élévateurs sont, comme toujours chez Swing, rigides et de bonne manufacture, facilitant grandement le démêlage de l’aile.
Les poignées en néoprène sont belles et confortables.

Les trims sont imposantes et faciles à manipuler. La sangle de retour qui crée une boucle donne de la rigidité et évite à la sangle de flapper et de s’entourer autour de l’élévateur. Elle peut cependant être gênante lorsqu’on veut retrimer à fond, et il peut arriver qu’elle agrippe la caméra, mais cela arrive avec la plupart des ailes.

Un point fort en revanche : c’est une des seules voiles où l’on peut changer facilement les trims si elles ont usées !

Le suspentage est entièrement dégainé et très chargé car la voilure n’ayant aucun renfort interne, il doit supporter toute la tenue du profil de l’aile.
Le démêlage n’en est pas pour autant plus compliqué que sur n’importe quelle autre aile.

La voile est très légère et de bonne finition, avec un bord d’attaque profilé par un mélange de joncs et de mylars. Son allongement de 3.6 est très faible pour une aile de speedflying.
Si on compte l’utiliser souvent sur la neige, elle sera moins robuste qu’une aile de speedriding classique, mais la Mirage RS est plus légère et plus compacte que ses concurrentes.

Le RAST Système fait son apparition sur cette deuxième version de la Mirage. Il s’agit de clapets internes qui retiennent l’air dans l’aile en cas de fermeture, évitant ainsi un dégonflement total d’un côté de l’aile.


Le comportement à pied

Le gonflage est exceptionnel, que ce soit à pied ou à ski, la voile écope instantanément et monte très rapidement. Elle demandera une bonne tempo pour ne pas dépasser, mais rien d’imprévisible.

La structure interne, hyper épurée, ainsi que la légèreté du tissu, permettent à la Mirage RS de gonfler et de prendre forme au moindre petit vent, ou au premier pas en avant. On la sent de suite prête à partir et c’est très rassurant, notamment sur des déco engagés de type falaise.

La prise en charge est très bonne avec un pilotage adapté. Elle demande à être pilotée au décollage un peu comme une aile de speedriding, qui demande de la vitesse, suivie d’un appui sans timidité sur les commandes.
Une fois en vol, on relèvera progressivement les freins pour laisser l’aile finir de prendre sa vitesse.

L’efficacité de la prise en charge est surprenante, même sous les très petites surfaces, mais il ne faut pas hésiter à lui donner un maximum de vitesse dans la course d’élan.

Le piqué et la vitesse sont les premières choses qui sautent aux yeux.
En relevant les mains après le décollage, on a l’impression que l’aile ne veut plus s’arrêter d’accélérer et de piquer, mais tout en gardant la sensation de tout contrôler aux commandes ; c’est très grisant.

Les commandes sont très fermes, presque dures et on n’ose généralement pas assez tirer dessus lorsqu’on ne connaît pas encore bien l’aile. On s’aperçoit au fil des vols que c’est un peu une aile de bourrin, et qu’il ne faut pas hésiter à forcer. Le point de décrochage est d’ailleurs très difficile à trouver.

Les trims sont très efficaces et augmentent considérablement le piqué de l’aile, qui tombe alors littéralement du ciel. C’est le point fort de cette Mirage RS !
Le comportement de l’aile ne change pas radicalement pour autant en détrimant, et vous pouvez continuer de piloter aux commandes même sur les plus petites tailles.

Le pilotage aux arrières doit se faire en prenant la fourche entre les B et les C, car seulement aux C, l’aile n’a pas de ressource et entre dans une vibration désagréable.

Le plané de cette Mirage RS est suffisant pour la plupart des runs mais reste en deçà de la finesse de la plupart des ailes de speedflying modernes.

La ressource n’est pas non plus le point fort de cette Mirage RS. Avec un tel piqué, on s’attendrait à une ressource profonde et dynamique, mais il faut vraiment forcer sur les commandes pour sentir une ressource.

Le roulis n’est pas non plus très présent et le lacet quasi inexistant. Si cela peut déranger certains pilotes (notamment les amateurs de carving) qui lui reprocheront un manque de caractère, d’autres, et notamment les pilotes plus débutants, seront ravis de ce comportement et se sentiront sécurisés par une voile qui semble voler comme sur un rail.

Les tonneaux sont faciles à réaliser mais le manque de roulis se ressent et l’aile ne tourne rapidement qu’avec une action franche, voire brutale, sur les commandes.
Même dans les petites tailles où on s’attend à un tonneau franc et nerveux, on est un peu déçu. Attention au fort taux de chute en sortie de tonneau qui vous fait perdre beaucoup d’altitude !

Le taux de chute en virage ou en sortie de tonneau est énorme et on voit vite le sol nous foncer dessus.
Autant dire qu’associé au fort piqué de l’aile, il n’est pas difficile rester proche du sol même sans descendre énormément en taille de voile. Les amateurs de proximité extrême et de couloirs étroits seront ravis !

C’est aussi une des ailes qui reste le plus facilement face au sol en 360, sans reprendre le vol à plat. En envoyant seulement un demi-tour, vous pouvez vous mettre face planète et vous laisser chuter le long d’une falaise jusqu’à décider de remettre l’aile à plat en tirant sur les freins.

Très pratique aussi pour les swoops ! Mais il faudra tout de même lui donner une bonne prise de vitesse pour faire de beaux et longs swoops, car le manque de ressource lui fait vite perdre sa vitesse lorsqu’on tire sur les freins.

Le posé est aussi facile que le décollage, si on n’est pas trop timide sur les freins et qu’on ralentit bien l’aile. Trimé ou détrimé, le comportement reste à peu près le même et si une prise de vitesse est toujours préférable, surtout dans les petites tailles, elle n’est pas non plus indispensable.

À ski

C’est dans son comportement en speedriding que la Mirage RS se distingue des autres ailes de speedflying. Si dans le vol à pied on ressent un comportement proche d’une aile de speedriding, c’est bien parce que la Mirage RS en est plus proche que la plupart des ailes de speedflying.

La voile reste très bien sur la tête, même à basse vitesse et détrimée, elle tolère beaucoup de frein pour brider sa vitesse et on la sent toujours en tension au-dessus de la tête.

Tout comme en vol, elle est comme sur un rail, stable et fixe, ce qui est rassurant. En contrepartie, elle suit moins le skieur et il faut insister pour lui donner de l’angle et lui faire suivre les courbes, ce qui dérangera peut-être certains pilotes.

Si elle tolère bien les basses vitesses, elle a cependant tendance, même détrimée, à prendre en charge assez rapidement si on prend beaucoup de vitesse. Et pour rider des pentes raides, il ne faudra pas vouloir skier trop vite sous peine de décoller.
Il faudra donc descendre en taille pour pouvoir skier plus vite.

Pour une utilisation mixte, speedriding et speedflying, c’est sûrement la meilleure aile du moment. Mais le choix de la taille sera important, et s’il est vrai que le décollage et l’atterrissage à pied sont assez faciles avec cette Mirage RS, même en petite taille, il ne faudra pas oublier le fort taux de chute et le faible plané, et penser à rester dans sa zone de confort sans se laisser prendre au jeu de voler avec la plus petite aile possible.


L'essai en vidéo

Comportement
Accessibilité
75%
Maniabilité / Précision
60%
Plané / Finesse
50%
Compétences en thermique
0%
Domaines
Speed-riding
60%
Speed-flying / Vol de proximité
85%
Vol rando / Montagne
60%
Soaring
20%
On aime
  • Piqué
  • Gonflage
  • Déco/Attero
  • Polyvalence
  • Poids
On aime moins
  • Manque de caractère/Fun
  • Plané
  • Commandes très fermes


Conclusion

La Mirage RS est une aile facile et saine, avec laquelle on ne va peut être pas beaucoup progresser en pilotage mais avec laquelle on pourra, sans effort, se rapprocher fortement du sol et s’engager dans des couloir en profitant d’un gros piqué.

On pourra lui reprocher un manque de plané et de ressource, mais son décollage et son atterrissage sont assez exemplaires si on est pas trop timide sur les commandes.

Elle sera, de part son poids et son volume pliée, l’alliée idéal des vols rando et grâce à son gonflage irréprochable, l’arme ultime des déco les plus engagés.

Si certains pilotes lui reprocheront un manque de caractère et de fun, les pilotes débutants ou occasionnels et les pilotes qui aiment coller la pente tout droit en mode wingsuit, seront séduits.

Ses compétences en speedriding sortent clairement du lot et en font l’aile de speedflying la plus polyvalente du moment.

Abovethepines
Speed-riding, speed-flying & mini-voile

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